Aujourd’hui j’ai le plaisir de vous présenter un ami, Frédéric Berger, assistant coach de l’équipe professionnelle de Lyon Basket Féminin et responsable de son centre de formation. Auprès de Laurent Buffard, coach le plus titré du basket féminin français, Fred fait avancer le club lyonnais qui gravit d’année en année tous les échelons du monde de la balle orange. Parti de Nationale 2 en 2009, le club est aujourd’hui en passe de devenir européen et est en course pour la lutte du titre de champion de France 2013.
Cette interview est également l’occasion de revenir sur la pige de 4 matchs que Fred a pu faire au poste de Coach en titre le mois dernier, profitant de la suspension de Laurent Buffard.
Salut Fred, c’est toujours un plaisir de pouvoir converser avec toi. Peux-tu te présenter tout d’abord pour les personnes qui ne te connaissent pas ?
Salut Cédric, je m’appelle Frédéric Berger et j’ai 35 ans. Je vis maritalement avec ma compagne Audrey et nous avons 2 jeunes enfants. Je suis entraîneur professionnel de Basket Ball.
Je suis originaire d’une famille de basketteurs, dirigeants et entraîneurs. Mon père a été mon entraîneur et le président de mon club, l’une de mes tantes secrétaires, une autre était très bonne basketteuse, mes cousins et cousines jouaient, entraînaient et arbitraient. J’ai toujours joué au basket dans mon village des Monts du Lyonnais à Bessenay. Je me suis orienté très jeune, dès mes 15 ans, vers l’entraînement. Au début de ma carrière d’entraîneur, j’étais entraîneur-joueur : j’entraînais les cadets et les séniors de mon club et je jouais en séniors.
J’ai un parcours un peu atypique : j’ai suivi des études dans l’industrie (IUT génie mécanique et BTS maintenance) en parallèle des formations fédérales d’entraîneur, jusqu’à obtenir mon BE 2. J’ai également perfectionné mes connaissances en préparation physique en suivant la formation spécifique de la FFBB et le DU de Cometti. J’avais la volonté de poursuivre un double projet et je souhaitais également une formation pratique et technique plus que théorique.
Par la suite, j’ai entraîné dans les clubs de Lyon Cro, F.C.Lyon Basket Féminin, La Tour de Salvagny, l’Ouest Lyonnais Basket, Al Saint-Priest et Lyon Basket Féminin.
Qu’est-ce qui t’a amené à travailler dans le monde du sport, et plus particulièrement dans le basket féminin ?
La passion du basket, de l’entraînement, du coaching, le goût des responsabilités, l’envie de transmettre et de partager !
De plus, je me suis vite rendu compte que je ne pouvais pas associer vie professionnelle dans l’industrie et développer ma passion du basket à haut niveau. J’ai donc choisi de m’orienter vers ce qui me plaisait le plus, le Basket!
Après quoi, j’ai atterri dans le basket féminin un peu par hasard. Je cherchais à travailler dans ce sport et le F.C. Lyon Basket Féminin m’a fait confiance en septembre 99, d’abord comme simple entraîneur, puis en 2000 comme salarié à temps plein. Puis je me suis mis à apprécié le basket féminin. J’ai découvert un sport très technique, psychologique mais aussi tactique, avec une vraie volonté de partager la balle et de jouer collectivement. Bien plus que chez les garçons.
Avec la récente suspension de Laurent Buffard le mois dernier, tu as pu franchir le dernier palier du sport de haut niveau en club, celui d’être entraîneur en chef. Qu’est-ce qui est le plus dur à gérer en tant que coach de ligue 1 féminine ?
A la base, je suis en effet assistant coach de l’équipe pro et responsable du centre de formation. J’ai pu coacher l’équipe professionnelle lors des 4 matchs de suspension de Laurent. Pour le poste d’assistant coach des pros, que je découvre cette année, je ne trouve pas qu’il y ait beaucoup de difficultés, mise à part peut-être dans la gestion du temps. J’ai beaucoup de travail, entre les visionnages et montages vidéos, les entraînements, les matchs, etc. Et je ne te parle que du job d’assistant, pas de mes responsabilités vis-à-vis du centre de formation dont je suis également le coach des espoirs.
Ensuite, lorsque j’ai coaché l’équipe pro, le plus difficile a été l’effort mental que ça impliquait. La concentration nécessaire pour le coaching de ce niveau, la gestion du contexte et de l’environnement est énorme et très fatiguant. J’ai eu la chance que ça se passe bien, avec notamment 3 belles victoires enregistrées sur ces 4 matchs (ndrl : défaite contre Aix 81-77, victoires à Charlevilles 57-42, contre Nantes 75-57 et contre Saint Etienne 105-45 en coupe de France)
Quelle a été ta plus grande fierté et à l’inverse ton plus grand regret dans ta carrière ?
(N/B : Fred a depuis cette interview remporté 4 titres majeurs lors de la saison 2013/14 : avec le centre de formation : champion de france espoir et U17, vainqueur de la coupe de france cadette ; et avec les pros : vainqueur du challenge round)
Ma plus grande fierté ne se situe pas au niveau des résultats que j’ai pu obtenir ou des joueuses que j’ai pu former mais plutôt au niveau de ma carrière, de mon évolution au sein du Lyon Basket Féminin. Ca fait maintenant presque 15 ans que je suis là, dans le même club, la même structure, avec des hauts et des bas qui m’ont servi pour aller encore plus haut et progresser personnellement.
Mon plus grand regret a été de ne pas avoir pu maintenir notre équipe 2 en nationale 1 lors de la saison 2010/11. On officiait alors ensemble à la tête de cette équipe. Même si nous savions qu’administrativement nous descendions en nationale 2 car notre équipe première montait en ligue Féminine, on voulait absolument se maintenir. Le contexte rendait cet objectif magnifique à atteindre, avec aucun moyen financier et peu sinon aucune individualité qui se détachait. Juste un groupe qui vivait super bien ensemble. Notre parcours a tout de même été plus qu’honorable !
Ta tenue préférée à l’entraînement et en match ?
La tenue obligatoire en match est le costard que j’appends à apprécier. Mais ma tenue préférée en match est le jeans, sweat et basket. Quant aux entraînements, j’aime bien porter le bon survêtement molletoné (style pyjamas comme peut le dire et l’apprécier ma femme).
Que penses-tu honnêtement des robes que portent les joueuses du LBF depuis maintenant 3 ans ?
Ecoute, j’aime bien. Le concept est bon ! Féminiser notre sport est une bonne chose, je trouve ça très sympa. Surtout quand elles sont très coupées.
Si tu devais choisir de renforcer ton équipe, qui prendrais-tu ?
Personne ! Nous avons une très bonne équipe pour réaliser le doublé cette saison, coupe & championnat.
La meilleure joueuse du championnat selon toi, et pourquoi ?
J’apprécie vraiment la saison que peut faire Edwige Lawson. C’est une incroyable leader, avec une excellente maîtrise du jeu, des organisations et des tempos. Elle est toujours décisive et possède une excellente qualité de tirs à 3pts. Son palmarès parle aussi pour elle.
Si tu devais être un sportif ?
Magic Johnson !!!! Il m’a fait rêver !!! La polyvalence, le style de jeu, le joueur complet qu’il pouvait être ! le scoring, la passe décisive : j’adore !!!!
Si tu devais être un sport autre que le basket ?
Le rugby : la puissance associée à la vitesse et aux contacts, au combat!! Et la troisième mi-temps…
Ta phrase ou proverbe fétiche ?
« Les obstacles ne doivent pas vous arrêter. Si vous vous trouvez face à un mur, ne faites pas demi-tour et n’abandonnez pas. Trouvez comment l’escalader, le traverser ou le contourner. » de Michael Jordan.
Je te laisse le mot de la fin :
Merci de m’avoir sollicité pour cette interview. Le concept de faire découvrir des gens de tous les horizons du milieu sportif est super intéressant. Je te félicite pour ton travail et t’encourage à poursuivre !!