Lors de la plupart de mes demandes de coaching sportif concernant la perte de poids, on me parlera de vouloir « perdre le gras du ventre » ou « le gras des cuisses ». Cette perte de gras (ou appelée lipolyse) locale est-elle réellement possible ?

La lipolyse est le processus de dégradation des lipides, autrement dit les graisses, et conduit à la libération de glycérol et d’acides gras. Ce sont ces derniers qui servent de carburant aux muscles, au même titre que le glucose.

Le glucose, issu de la dégradation du glycogène, est utilisé par nos muscles pour supporter nos efforts physiques. En complément, ils iront aussi piocher dans ces acides gras. Le glucose, dont les réserves sont limitées, vont nous permettre de tenir des efforts intensifs mais sur peu de temps. Après quelques minutes, la majorité de notre énergie proviendra alors de nos réserves lipidiques. Attention à ne pas confondre avec le fameux mythe qui persiste : non, notre corps ne va pas commencer à brûler les graisses à partir de 45 minutes d’effort. Il les brûle quasiment dès le premier effort. Mais il va les brûler en majorité à mesure que l’effort dure dans le temps, puisque les réserves en glucose s’amenuisent très vite.

Pour illustrer ce fait, j’aime bien utiliser l’image de 2 bouteilles qui contiennent Glucose et acides gras. La 1^ère bouteille, petite et au gros goulot, symbolise nos réserves de glucose. La 2^e bouteille, grande et au petit goulot, symbolise nos réserv

es de lipides. A l’effort physique, nous ouvrons les 2 bouteilles : la majorité de notre énergie provient du glucose, puisqu’elle a un plus gros débit. Mais très rapidement elle se vide et, une fois totalement à sec, notre énergie n’est alors fournie que par nos réserves de graisses.

On l’a vu, l’effort physique quel qu’il soit permet d’activer la perte de graisse. Des études ont montré que les pertes de graisses différaient selon les zones du corps humain. On a alors longtemps pensé qu’il pouvait être possible de perdre localement de la masse grasse.

Cependant, et avec la multitude d’études effectuées sur le sujet, les avis sont quasi-unanimes : la perte de graisse locale est un mythe. Pierre Debraux, via son site sci-sport que je vous conseille grandement de parcourir, a notamment repris une étude de 2013 qui confirme que la lipolyse localisée n’est a priori qu’un mythe. Cette étude montre même que, malgré le protocole d’entraînement long et rigoureux suivi par le groupe d’entraînement, la perte de gras était plus importante pour les zones éloignées de celles entraînées ! Une autre étude plus vieille datant des années 80 a fait suivre un protocole d’entraînement uniquement porté sur les abdominaux à un groupe de 13 hommes. Après 1 mois d’entraînement, la perte de graisse était similaire pour les abdos et les cuisses malgré le fait de les avoir pas du tout entraînées.

Ainsi et au vu de ces observations, inutile donc de s’éterniser à faire des milliers et des milliers d’abdos dans le but de perdre la couche de gras qui y est localisée. Cela aura son effet oui, mais pas que ces exercices ! Autant donc varier les exercices qui auront tous le même effet sur votre perte de graisse : générale et relativement bien répartie. La bonne nouvelle, c’est que cela vous ouvre considérablement votre champs d’action.